Le rebranding du féminisme
- Écrit par Nathalie Brochard
Le magazine Elle anglais a invité pour son édition de novembre trois organisations féministes à travailler avec trois prestigieuses agences de publicité autour du terme "féminisme", un mot qui d'après Lorraine Candy, la rédactrice en chef, "s'est chargé de connotations compliquées et négatives". L'idée de la démarche serait de re-brander le concept du féminisme pour l'actualiser et lui donner plus d'impact auprès de tous les publics. Le challenge est de taille !
C'est ainsi que l'agence Mother s'est chargée de la campagne du Feminist Times, un magazine en ligne, en s'attaquant à l'inégalité salariale. L'agence Brave, elle, a oeuvré pour la jeune féministe Jinan Younis qui a fondé l'école FemSoc, un espace dédié à la lutte contre le harcèlement (sexuel, de rue etc.) dont sont victimes les femmes. La troisième agence, Wieden-Kennedy, a planché pour le site satirique Vagenda autour des stéréotypes de genre.
Si le résultat n'est pas révolutionnaire en soi, à l'heure des réseaux sociaux, la diffusion de ces campagnes sur Twitter et Facebook peut atteindre ses objectifs. La plupart de ces organisations féministes sont animées par des moins de 30 ans qui envisagent le féminisme avec enthousiasme et détermination. Leur succès sur la Toile en font des figures publiques et c'est en toute logique qu'ils/elles souhaitent dépoussiérer l'image vintage, pour ne pas dire vieillotte, que se trimbalent les mouvements féministes depuis les années 70.
Pour le magazine féminin Elle, réactiver son lien quelque peu lâche avec les féminismes relèvera pour certain-e-s du coup de pub, mais l'initiative est néanmoins intéressante : tout est bon pour rendre un peu plus visible les idées féministes. Les agences romandes pourraient en prendre de la graine, ou bien?
Photo© Mother