La lapidation rétablie en Afghanistan?
- Écrit par Nathalie Brochard
L'Afghanistan pourrait rétablir la peine de mort par lapidation en cas d'adultère, selon un communiqué de l'organisation de défense des droits humains Human Rights Watch. La sentence qui prévalait sous le régime des talibans est en effet à l'étude dans le projet d'amendement au code pénal afghan. A l'heure où les forces armées occidentales se retirent, ce possible rétablissement des châtiments inhumains n'augure rien de bon pour les Afghanes. Ce texte s'inscrit dans un projet de loi plus large visant à sanctionner le vol, l'adultère et la consommation d'alcool selon la loi islamique.
Pour Brad Adams, responsable de l’Asie à Human Rights Watch, «il est choquant de constater que l’administration Karzaï puisse envisager de rétablir la lapidation douze ans après la chute des talibans». Il poursuit en disant que "la peine de mort par lapidation constitue une violation de toutes les normes internationales en matière de droits de l'homme". L'organisation rappelle en outre que l'aide financière internationale promise à l'Afghanistan (16 milliards de dollars) lors de la conférence de Tokyo en 2012 est conditionnée à des avancées en matière de droits de l'homme. Suite à cette conférence et après l'exécution médiatisée d'une femme accusée d'adultère, la Norvège avait réduit son aide. Pour Human Rights Watch, les donateurs internationaux doivent faire preuve de fermeté à ce niveau et "exprimer clairement que l'aide internationale au gouvernement afghan n'est pas un chèque en blanc".
Photo DR