En prison pour un match de volley
- Écrit par Nathalie Brochard
Après les condamnations des jeunes Iranien-ne-s qui ont posté sur YouTube leur version de Happy, c’est au tour des supportrices des matchs de volley de méditer dans les geôles du régime du président Rohani. L’une d’elle, Ghoncheh Ghavami, fait figure de bouc émissaire en raison de sa double nationalité anglo-iranienne.
Au début de l’été, Ghoncheh Ghavami et ses amies voulaient voir la rencontre de volley Iran-Italie qui avait lieu au stade Azadi de Téhéran et demandaient la fin de l’interdiction pour les femmes d’assister aux manifestations sportives. Les manifestantes avaient alors été immédiatement arrêtées et relâchées quelques heures plus tard. Fin juin, Ghoncheh Ghavami retournait à la police pour récupérer son téléphone qui avait été confisqué. Sauf qu’elle n’est jamais rentrée chez elle et qu’à ce jour, elle est toujours en prison.
Selon Amnesty International, elle a été mise à l’isolement pendant 40 jours avant de pouvoir partager une cellule avec d’autres co-détenues et soumise à une pression psychologique violente. De son côté, le Foreign Office ne peut pas faire grand’chose car l’Iran ne reconnaît pas la double nationalité des personnes. Cet Etat considère dans ce cas que la seule identité recevable est l’iranienne et en conséquence applique ses propres lois. L’avocat de Ghoncheh Ghavami n’a toujours pas pu la voir. Une campagne de signatures est en ligne sur change.org et #FreeGhonchehGhavami fait entendre la voix de ses partisans dans le monde entier.
D’autres femmes avant elle ont connu le même sort pour avoir demandé d’entrer dans les stades : en juin 2011, la photographe Maryam Majd avait été arrêtée elle aussi. A noter que l’Iran est particulièrement vigilant sur les activités des citoyen-ne-s qui possèdent une double nationalité. En mai dernier, une autre Anglo-Iranienne, Roya Saberinejad Nobakht, était emprisonnée suite à ses commentaires sur sa page Facebook et condamnée à 20 ans…
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