Lueur d'espoir au Forum social mondial
- Écrit par Nathalie Brochard
Une semaine après les attentats au musée du Bardo, Tunis accueille les 70 000 participant-e-s venant de 130 pays pour le Forum social mondial. Les femmes, à travers la MMF notamment, se posent en force de proposition afin de faire changer un monde au bord du gouffre. Vaine utopie ou urgente nécessité ?
Si de l’aveu même de nombreux-euses militant-e-s qui ont fait le déplacement malgré le climat délétère qui règne après les attaques terroristes, ces genres d’assemblées ne produisent au final que de vagues recommandations et très peu d’actions, elles favorisent les échanges et permettent de tisser des liens. Si les confrontations y sont fréquentes, le mot «convergence» revient sans cesse dans les discussions. Car en dépit de la rigidité institutionnelle inhérente à ce type d’organisation, il y est néanmoins possible de lancer des programmes Nord-Sud et Sud-Sud. C’est particulièrement vrai sur le plan climatique mais également sur les problématiques de genre.
La Marche Mondiale des Femmes inaugure ainsi quatre jours de débats, d’ateliers et de présentations, du 24 au 28 mars, autour de sujets variés. On retiendra la conférence sur les Femmes en situation de conflit et post-conflit proposée conjointement avec Oxfam GB, celle sur La coopération solidaire Nord-Sud-Nord pour renforcer les mouvements sociaux du Sud. L’aspect économique sera également au cœur des débats avec une réflexion au sujet de l’impact spécifique de la crise sur les femmes, des stratégies à mettre en place contre le pouvoir des multinationales ou encore des alternatives au micro-crédit.
La multiplication de conflits majeurs liés à l’accès aux ressources, comme l’eau ou l’énergie révèle la fragilité des femmes à travers la planète qui sont les premières exclues. Militer pour la justice climatique s’inscrit dans cette approche globale du Forum social mondial. Le 27 mars, Gender, climat et transition juste s’intéressera précisément à la dialectique changement climatique/ rapports sociaux de sexe. Car le véritable enjeu pour les femmes du monde entier se situe désormais à ce croisement.
A cette occasion, des alliances pourraient voir le jour contre les gouvernements qui continuent à soutenir les énergies fossiles et à condamner un peu plus l’avenir de l’humanité. L’association 350.org qui mène des campagnes de désinvestissement des énergies fossiles peut constituer une alliée de poids dans les prochaines luttes féministes. En faisant pression sur les institutions ou les fonds d’investissement pour qu’ils cessent de financer les 200 plus grosses entreprises du gaz, du pétrole ou du charbon pour placer leurs capitaux dans des énergies durables, 350.org participe à instaurer les bases de cette justice climatique dont il est tant question au Forum social. L’idée, c’est de retirer des capitaux du problème pour les injecter dans les solutions. A suivre donc.