Macho man, l'ADN républicain
- Écrit par Nathalie Brochard
Le premier débat télévisé pour la primaire républicaine a mis à jour l’incapacité du parti républicain à s’adresser aux femmes. Les visions sexistes et les stéréotypes tiennent lieu de valeurs pour les conservateurs.
Les propos sexistes de Donald Trump, candidat à la primaire républicaine pour la présidentielle de 2016, à l’encontre d’une journaliste de Fox News, Megyn Kelly, n’est que la partie immergée d’un iceberg conservateur qui résiste à tout changement, sociétal en l’occurrence. Lors du premier débat à Cleveland (Ohio) qui opposait les dix prétendants républicains les mieux placés dans les sondages, les provocations du milliardaire n’ont pas soulevé la moindre réaction parmi ses adversaires. Précisons que les dix candidats sont tous des hommes plutôt âgés. Comble de la diversité dans ce show aux allures de barnum surjoué, la présence du neurochirurgien afro-américain Ben Carson. Le parti républicain n’a donc pas de candidate féminine aux primaires ? Si, une, Carly Fiorina, ancienne CEO de Hewlett-Packard, qui a, selon les observateurs-trices, remporté le «kids table debate» (le débat de la table des enfants, ndlr) qui se déroulait en marge du premier débat avec les candidats les moins bien placés dans les intentions de vote. Sa maîtrise des sujets a visiblement créé le buzz sur les réseaux sociaux qui voient en elle, à défaut de la future présidente, une éventuelle secrétaire d’Etat.
Si la polémique s’est centrée autour du machisme de Donald Trump, il n’est pas le seul dans cette course. Toujours lors de ce fameux débat, Marco Rubio, sénateur de Floride et Scott Walker, gouverneur du Wisconsin, crièrent d’une même voix leur opposition à l’avortement, même en cas de viol, d’inceste ou de mise en danger de la vie de la mère. L’unanimité des dix candidats s’est faite autour de l’arrêt des subventions publiques à Planned Parenthood, une organisation qui propose aux femmes l’accès aux soins et à l’avortement. Car l’électorat républicain droitisé après la pression du Tea Party adore ce «parler vrai» si cher à Donald Trump qui passe son temps à fustiger le politiquement correct. Le portrait robot à peine caricaturé de l’électeur républicain est un homme, blanc, hétérosexuel, sexiste et raciste. C'est à lui que s'adressent les candidats et à lui seul. Les femmes et les minorités? Elles sont exlu-e-s du discours, au pire insulté-e-s, et sont surtout envisagé-e-s comme des problèmes, comme des poids pour la nation. Pour rappel en 2012, Obama avait été élu avec le vote des femmes. Le parti républicain semble, depuis des décennies, dans l’incapacité de parler aux femmes et ne montre aucune envie d’aller dans ce sens. Est-ce la chronique d’un nouvel échec annoncé ?
Image: Logo du parti républicain