Barbie geek
- Écrit par Nathalie Brochard
Avant Noël, une Barbie geek vient d’être mise sur la marché avec le petit manuel destiné à guider les enfants dans leurs jeux. Sauf que la pauvre y est présentée comme une gourdasse face à un ordinateur. Les réseaux sociaux ont immédiatement réagi.
Le fabricant Mattel qui pensait clouer le bec une bonne fois pour toutes aux féministes en faisant sortir Barbie de son rôle traditionnel de princesse avec le lancement d’une poupée ingénieure s’est retrouvé avec le sien (de bec) dans l’eau. Dans le guide du déroulement de la journée de la célèbre poupée en plastique intitulé Barbie, I can be a computer engineer, on la voit évoluer dans des rôles subalternes : elle avoue être web-designer tandis que les garçons codent. On découvre ensuite qu’elle infecte son ordinateur de façon malencontreuse, mais ses potes Brian et Steven vont la sauver. Bref, une princesse comme d’hab.
Du coup, les codeuses, en chair et en os celles-là, ont réagi en détournant le petit livre de Mattel à l’instar de Casey Fieseler qui le met en ligne sous le titre de Barbie, remixed : I (really !) can be a computer engineer. Au passage, la doctorante en profite pour rappeler la réalité des femmes qui travaillent dans le domaine des nouvelles technologies. Le hashtag #FeministHackerBarbie donne une idée de la profusion et de la créativité de ces ingénieures. La plupart de ces productions sont visibles sur les sites de The Verge et Identities.Mics.
Depuis sa création, Barbie a la norme et le sexisme chevillés au corps et les caricatures et autres détournements l’accompagnent depuis des années. L’artiste et chercheur Nickolay Lamm propose une Barbie/ Lammy aux mensurations moyennes d’une Etasunienne de 19 ans avec l’acné, la cellulite et les vergetures en prime. Pour l’artiste, «c’est normal d’en avoir et il n’y a pas à en avoir honte». Pour lui, le monde est riche de diversité et dans la vie, il y a autre chose que Barbie.
Illustration Casey Fieseler