Interview de Louise Toupin
- Écrit par Nathalie Brochard
A l’occasion de sa venue à Genève, Louise Toupin, universitaire canadienne spécialiste des études féministes, a accordé à l’émiliE un long entretien centré sur un mouvement tombé dans l’oubli, celui du salaire au travail ménager. De ses travaux sur ce courant, elle en a tiré un livre qu’elle présentera à la Librairie du Boulevard le 28 avril et à Uni-Mail lors d’une conférence le 30 avril.
l’émiliE : Pourquoi vouliez-vous réhabiliter ce mouvement féministe dit du “salaire au travail ménager”?
Louise Toupin : Tout d’abord pour réinscrire dans l’histoire du mouvement féministe un chapitre complètement évanoui. À peine trouve-t-on, aujourd’hui, trace du mouvement du salaire au travail ménager dans l’historiographie de la « deuxième vague » du féminisme. C’est un courant qui, malgré les débats très vifs qu’il a suscités, n’est plus enseigné depuis belle lurette dans les cours en études féministes. C’est ce qui m’a d’abord motivée à recomposer des fragments de son histoire : faire connaitre la pensée qui sous-tendait la revendication si contestée, et quelques-unes des mobilisations organisées en son nom dans six pays, soit en Italie, en Angleterre, aux États-Unis, au Canada anglais, en Allemagne et bien sûr en Suisse. Enfin, j’ai produit ce livre dans le but d’offrir des outils critiques à plusieurs débats et enjeux actuels, dont la sempiternelle question du partage des tâches au sein des couples, la difficile « conciliation famille-emploi » et ses effets discriminants sur les mères salariées, ainsi que la nouvelle division internationale du travail reproductif dans le monde. Donc, un devoir de mémoire, mais aussi un outil de réflexion historique pour nourrir des questions actuelles.
Quelles étaient les spécificités de ce courant?
Plusieurs « spécificités » l’ont caractérisé. Tout d’abord sa dimension transnationale et celle de réseau. Il s’est appelé Collectif féministe international à partir de 1972 jusqu’en 1977. C’est la période étudiée dans mon livre. Certaines composantes du réseau initial ont par la suite poursuivi leurs activités, mais sous d’autres noms. Je me suis pour ma part limitée à la période où le réseau portait le nom de Collectif féministe international.
Ce réseau transnational, issu de la seconde vague du féminisme, était je crois une première à cette époque. Il compta des groupes actifs en Italie, en Angleterre, aux États-Unis, au Canada anglais notamment. Des groupes militaient aussi à sa périphérie, comme en Allemagne de l’Ouest et en Suisse. Les militantes genevoises du salaire au travail ménager, les Insoumises, ont qualifié ce réseau d’«embryon d’Internationale des femmes», ce qui correspondait tout à fait à l’idée fondatrice de ce collectif international : engager, à partir de la perspective politique du salaire au travail ménager, une mobilisation féministe internationale, et agir de concert.
Autre spécificité : la liaison pensée-action. La pensée et les mobilisations qui l’incarnaient étaient intrinsèquement liées. La théorie s’est faite action. Il ne s’agissait donc pas uniquement d’une pensée strictement « théorique », mais aussi d’une pensée « en action », les deux s’articulant d’un même souffle, d’un même élan. Cette pensée se retrouve dans le livre-manifeste de Mariarosa Dalla Costa et de Selma James, Le pouvoir des femmes et la subversion sociale, publié en 1972 en italien, puis en anglais. Il sera traduit l’année suivante en allemand et en français (ici même à Genève par la Librairie Adversaire). Puis en espagnol et en japonais dans les années qui suivent.
Sa stratégie d’action était aussi singulière. Alors que le mouvement des femmes dans son ensemble préféra investir ses efforts, en matière de travail, dans l’accessibilité des femmes au marché du travail, dans la lutte pour améliorer leurs conditions de travail, et l’obtention de congés parentaux et de services collectifs facilitant cet accès au travail salarié, il relégua le travail ménager au « partage des tâches » avec le ou la conjoint-e. Une autre voie, un autre champ de lutte et une autre stratégie étaient proposés par le courant du salaire au travail ménager : une contre-stratégie à partir de la cuisine. Les cibles de ses luttes devenaient autant d’occasions de politiser les enjeux du travail ménager, ses conditions d’exercice et son prolongement en milieu salarié : allocations familiales, aide sociale, avortement et santé des femmes, sexualité, équipements collectifs, situation des infirmières, enseignantes, serveuses, lesbiennes et « prostituées », en sont des exemples.
Je mentionnerai encore une autre spécificité de ce courant, qui écarte celle-là l’accusation d’essentialisme qu’on a pu accoler à la stratégie du salaire au travail ménager: sa définition des femmes. Les femmes y sont définies non par leur biologie, mais par leur travail commun. C’est le socle commun à leurs différents rôles. Elles sont les « ouvrières de la maison ». Ce travail se situe bien au-delà des tâches matérielles généralement englobées dans l’expression travail ménager. Il consiste en l’ensemble des activités, matérielles et immatérielles, par lesquelles la vie est reproduite. On parle ici du travail consistant à fournir à la société des personnes qui peuvent fonctionner jour après jour, à renouveler et à restaurer la capacité de travail des individu-e-s. Il s’agit, en réalité, d’un travail de reproduction sociale.
Il était bien entendu que ce travail se déclinait fort différemment selon les classes, les « races », et les appartenances culturelles des femmes, mais partout, ce travail était construit comme étant « féminin ».
Je terminerai par une autre contribution majeure de la pensée sur le salaire au travail ménager : celle d’avoir jeté un nouveau regard sur le fonctionnement de l’économie capitaliste. Notamment en dévoilant le fait que le travail reproductif gratuit et invisible des femmes contribue au premier chef à l’accumulation du capital, du profit à l’échelle mondiale, et cela à l’instar des autres personnes non ou mal salariées de la Terre (colonisé-e-s, populations paysan-ne-s du Sud, personnes racisées, en chômage ou travaillant dans des conditions d’esclavage). Tous ces sans-salaire de la Terre font partie du cycle de production capitaliste à l’échelle mondiale, et participent à sa plus-value.
Cette autre contribution de la pensée du salaire au travail ménager s’est donc élargie en une analyse de la division internationale du travail, selon les genres, les « races », les nations, et de sa face cachée (voir la contribution pionnière de Selma James dans Sex, Race, and Class, Falling Wall Press, 1975). La gratuité, ou quasi-gratuité, du travail de ces personnes a rendu invisible cette partie essentielle du cycle productif de l’économie, qualifiée d’ « autre pôle de l’accumulation capitaliste ».
En d’autres termes, la source cachée de la plus-value du capitalisme à l’échelle mondiale réside dans le travail exploité de toutes ces catégories de sans-salaire et du travail de reproduction des femmes partout sur cette planète. Ce qui fera dire à la féministe allemande Claudia von Werlhof : « Lorsque nous aurons compris le travail ménager, alors nous pourrons comprendre l’économie ».
Vous en soulignez la diversité. Quelles sortes de différences transcendait-il?
Il s’agit là en effet d’une autre caractéristique singulière du courant du salaire au travail ménager : la grande diversité de ses militantes. Des femmes « blanches » hétérosexuelles, mais aussi lesbiennes, des femmes racisées, des assistées sociales, des travailleuses de toutes sortes comme des serveuses, des infirmières, des secrétaires, des employées d’hôpitaux et même des « prostituées » ont été galvanisées par cette pensée. Certaines ont pu former leurs propres groupes, sur leurs propres bases, à l’intérieur de ce même réseau, et développer des analyses très originales à partir de leurs positions respectives. Par exemple les Black Women for Wages for Housework, regroupant des femmes racisées, et les Wages Due Lesbians, nom du rassemblement des lesbiennes. Il s’agissait en réalité d’un membership « intersectionnel » avant la lettre, duquel émergea une pensée et une pratique aussi « intersectionnelles ».
Son rejet n’était-il pas évident dès le départ notamment à cause de la division sexuelle des rôles qu’il renforçait?
C’est là un des aspects qui n’a hélas pas été bien compris dans le mouvement des femmes, à mon avis par méconnaissance du système de pensée qui soutenait la revendication. L’idée était de revendiquer un salaire pour le « travail » ménager, quelle que soit la personne qui l’exécute, ce qui ouvrait la possibilité aux hommes d’effectuer ce travail et d’en recevoir un salaire, « dégenrant » ainsi la revendication. Il ne s’agissait donc pas de réclamer un salaire « à la ménagère » comme les opposantes se plaisaient à l’exprimer pour en montrer l’ « essentialisme » présumé. Le contraire était visé : l’idée avancée dans la revendication était de salarier un travail, et non une prétendue « nature ». Il s’agissait de couper le cordon ombilical reliant femme et travail ménager.
À preuve, le slogan de la revendication du salaire au travail ménager était aussi exprimé dans des formules voisines, qui en montrait bien l’esprit : on réclamait un salaire contre le travail ménager, et parfois un salaire pour/contre le travail ménager. Ces formulations du même slogan agissaient comme instrument de sensibilisation pour mobiliser, dévoiler l’étendue du travail invisible effectué très majoritairement par des femmes et subvertir le rôle qui leur était imposé. Bref, dirait-on aujourd’hui, pour le « queeriser », c’est-à-dire pour le « tourner à l’envers » et en inverser le sens, dévoilant ainsi son sens réel. La revendication d’un salaire au travail ménager comportait donc une signification très subversive. Voilà aussi pourquoi j’ai cru bon d’écrire ce livre : pour lever certaines équivoques qui entachaient la revendication. L’objection que vous soulevez dans votre question en est une.
Vous évoquez les effets pervers de la stratégie de la conciliation emploi-famille et du partage des tâches. Quels sont-ils plus précisément?
Comme le mouvement des femmes n’a pas fait du travail de reproduction sociale un véritable terrain de lutte, cette orientation a laissé un impensé en la matière et a induit des conséquences et des effets non voulus, du moins si on considère l’évolution que connaît le travail de reproduction dans le monde depuis 40 ans, soit depuis l’époque où fut pensée la perspective du salaire au travail ménager.
Rappelons que la solution qui fut proposée alors par le mouvement des femmes à l’égard du travail ménager, domestique et de soins, fut le « partage des tâches », laissant l’accomplissement de ce travail au gré des arrangements entre partenaires. Ce qui équivalut au fil des ans à une « privatisation » de cette question et à ses conséquences. On le sait maintenant, le partage des tâches entre conjoint-e-s fit plutôt place, dans une large mesure, à un « partage » de tâches avec des femmes pauvres, venant dans plusieurs cas de très loin, de pays du Sud, ce qui contribua à créer ce que Mariarosa Dalla Costa qualifia de « nouvelles stratifications parmi les femmes », de classes et de « races » notamment, et un rapport de pouvoir entre elles, nous éloignant ainsi de la recherche de solutions collectives. Ce qui laissa quasi intacte la division sexuée du travail domestique, tout en établissant une « nouvelle division du travail reproductif dans le monde », selon les mots de Silvia Federici.
On peut en effet se demander si ce n’est pas là un des effets pervers (non voulu, répétons-le) du choix du mouvement des femmes d’avoir contourné la question de la reproduction sociale dans ses stratégies, laissant ainsi cet impensé dont on parlait. Comment dès lors penser les luttes féministes en matière de reproduction sociale et les alliances «intersectionnelles» dans ce nouveau contexte ? Je crois qu’il y a là matière à de sérieuses réflexions et discussions. Je me suis dit qu’un retour sur l’histoire du courant du salaire au travail ménager et sa stratégie non aboutie pourrait nourrir les réflexions en la matière.
Pour le groupe des Insoumises à Genève, le salaire au travail ménager représentait “une manière de venger le destin de nos mères et de redonner une dignité au travail des générations passées”. N’est-ce pas surtout une utopie? Comment aurait-elle pu être mise en pratique?
Des générations et des générations de femmes ont usé leur vie en étant au service de leur famille 24 heures sur 24, sans reconnaissance aucune, monétaire ou autre, dans la plus grande invisibilité et la plus grande dépendance financière, au total dans un état de vulnérabilité très grand.
Ce fut le sort de la plupart des mères des femmes de ma génération et de bien d’autres avant elles, de mes tantes et grandes tantes, à qui d’ailleurs je dédie mon livre : un salaire leur aurait sans doute permis d’imaginer autrement leur vie. C’est d’ailleurs ce que certaines d’entre elles m’ont affirmé.
Utopie, dites-vous ? L’idée implicite à la base de la stratégie du salaire était de voir le mouvement des femmes s’engager à lutter pour redéfinir ce travail reproductif et pour le placer au même plan que les autres types de travail, ce qui aurait eu pour effet, par exemple, pour les travailleuses - ou travailleurs - au foyer, d’être protégé-e-s par les lois du travail, comme les normes de santé-sécurité au travail, les règles du salaire minimum, ce qui aurait signifié avoir droit au repos, de s’absenter, d’accéder aux régimes de retraites, etc.
L’apparition de structures alternatives comme Viol-Secours, SOS femmes battues ou le Dispensaire des femmes à Genève, que le mouvement avait pourtant fait émerger, n’a-t-il pas sonné le glas de son unité?
Ce qui s’est produit à Genève s’est produit aussi ailleurs à peu près au même moment. La fin de la décennie 1970 correspond à la fin d’une ère dans le féminisme de la seconde vague : celle des grandes mobilisations féministes. Cette autre période qui s’enclenche alors verra le déclin de ce type mobilisations, pour faire place à la création de groupes à intérêts spécifiques, entre autres dans le domaine de la santé et des services sociaux, en lieu et place des groupes d’intérêt général qui avaient précédé. C’était aussi le constat que faisait une Insoumise que j’ai interviewée. Parlant de l’évolution du mouvement féministe à Genève vers la fin des années 1970, elle dira : « On fera de plus de plus de place à la création de services. On perdra peu à peu la dimension MLF et, petit à petit, plus personne ne se dira du MLF ». Ce qui ne signifia pas pour autant la fin du féminisme, seulement la fin d’une de ses phases.
En quoi consistait le Congrès des mauvaises mères?
Le Congrès des mauvaises mères est une initiative tout à fait originale du Collectif L’Insoumise. Elle vient à l’encontre d’un reproche que formulent parfois des femmes des jeunes générations à l’encontre du féminisme des débuts de la seconde vague : celui de ne pas s’être préoccupé des mères et d’avoir ignoré la question de la maternité. Il est vrai que les Insoumises s’adressaient aux « mauvaises » mères, à des « mères en colère ». En réalité, il s’agissait de mères « mauvaises parce qu’elle ne font pas exactement ce que l’État, la Famille, l’Église, les Flics veulent leur imposer ». Par ailleurs, ajoutent-elles dans leur journal L’Insoumise, « Pour leurs enfants, ce sont les meilleures mères du monde, car elles sont vivantes, elles n’ont pas l’odeur de la résignation et du sacrifice, mais sentent bon la révolte et la liberté ». Ça c’est le « style Insoumises » !
Le sort des mères constitue l’une des préoccupations les plus significatives du Collectif L’Insoumise, du moins d’après mes sources. Les Insoumises ont réclamé pour les mères 2000 francs suisses par mois et par enfant pendant trois ans « pour des espaces de liberté » et pour changer qualitativement le travail ménager et le socialiser à leur manière. Elles ont constitué un Fichier des mères en colère, destiné « à toutes les mères qui veulent se défendre ensemble pour réclamer leur dû ». Elles ont de même créé une Mutuelle des mères en colère, dans le but de « devenir un mouvement fort et offensif des mères ». Elles ont organisé aussi, comme vous le signalez dans votre question, un Congrès des mauvaises mères, afin de rassembler toutes les mères vivant en Suisse « pour discuter et agir ensemble tout de suite ». Ce Congrès eut bel et bien lieu et produisit un Journal du Congrès, fort bien documenté. Le journal L’Insoumise pour sa part conçut en plus des « fiches pratiques » à l’intention des mères.
Autre geste qui décrit bien le « style Insoumise » : pour rendre ce congrès accessible aux femmes de la Suisse alémanique, les Insoumises ont imprimé et distribué aux intéressées un bon en allemand, sorte de faux laissez-passer leur donnant le droit d’effectuer le voyage à Genève en train gratuitement ! Et ça a marché ! Les femmes sont en effet venues à ce congrès sans payer ! « C’était ça aussi l’esprit salaire », me dira l’une des organisatrices. Et c’est ainsi que 200 femmes, venues de tous les cantons, ont pu participer au Congrès des mauvaises mères ! Toute cette opération « mauvaises mères » était à mon avis très subversive, eu égard à cet aspect « sacré » dont le rôle de mère a toujours été auréolé.
Finalement ces femmes qui revendiquaient un salaire au travail ménager étaient rarement au foyer, ou bien?
Il s’agissait en majorité de militantes « indépendantes », qui devaient nécessairement « gagner leur vie ». Certaines étaient des mères ou salariées, ou percevant des allocations d’aide sociale ou de chômage, d’autres vivaient en couple (hétérosexuel ou lesbien), d’autres seules. Le travail ménager n’était étranger à aucune d’entre elles, d’autant plus que leurs propres mères étaient en bon nombre des femmes au foyer vivant en situation de dépendance financière. Elles ont été à même de constater la vulnérabilité de leur situation.
Je veux profiter de votre question pour dissiper une autre équivoque sur le courant du salaire au travail ménager : l’opposition femmes au foyer/femmes salariées. Le courant porteur de cette revendication ne s’opposait pas au travail à l’extérieur pour les femmes, puisque c’était déjà la réalité de plusieurs d’entre elles, notamment les plus pauvres. Pour ces militantes, le travail à l’extérieur correspondait à une nécessité économique, et pouvait donc difficilement être considéré comme une « stratégie ».
On considérait plutôt que le travail à l’extérieur n’était pas la solution miracle à l’émancipation des femmes, puisqu’il avait pour effet dans la réalité d’augmenter le labeur des femmes, d’instaurer une double journée de travail, et de créer ce qu’on appellera plus tard des « superwomen ». C’était là, pour les groupes du salaire au travail ménager, une drôle de stratégie que celle qui suggère aux femmes de travailler deux fois plus en retour d’un seul salaire. L’esprit de la perspective et de sa revendication était plutôt le suivant : on ne peut dissocier les deux. On ne peut dissocier la revendication de l’accès au travail à l’extérieur de la revendication d’une reconnaissance matérielle, sociale et politique du travail ménager et reproductif.
A l’époque, elles finissent par se sentir “enfermées dans notre réalité suisse de Femmes du Nord”, n’est-ce pas toujours le cas?
Les ex-Insoumises seraient mieux placées que moi pour répondre à votre question ! Sans les connaître toutes (en réalité j’en connais trois…), je crois que plusieurs d’entre elles se sont engagées par la suite dans des actions à caractère international, ou à l’échelle internationale. Je mentionne dans mon chapitre sur les Insoumises que certaines ont participé par la suite au développement de réseaux internationaux sur la santé des femmes, au développement du mouvement local et international des lesbiennes. D’autres partirent vivre et militer au Nicaragua avec leur famille, etc. Et je crois que certaines demeurent très actives dans les mouvements de solidarité internationale et altermondialiste. Mais je répète que c’est auprès d’ex-Insoumises que vous auriez une réponse plus adéquate à cette question.
Le salaire au travail ménager. Chronique d’une lutte féministe internationale (1972-1977), Louise Toupin, Éditions du Remue-ménage, 2014, Montréal
Photo © Louise Toupin