updated 8:25 PM CEST, Apr 25, 2016

168 produits chimiques par jour

Pour se faire « belle », une femme utilise en moyenne deux fois plus de produits de beauté qu’un homme. Composés de substances chimiques, ces cosmétiques ont un impact sur la santé.

Cosmétiques, parfums, produits d’hygiène… les femmes appliqueraient chaque jour pas moins de 168 substances chimiques sur leur corps et leur visage selon une étude indépendante. Si certaines sont inoffensives, d’autres en revanche sont neurotoxiques, cancérigènes ou sont des perturbateurs endocriniens. La plupart n’ont encore pas été testées suffisamment longtemps pour certifier de leurs effets avant d’être mises sur le marché. Certaines recherches commencent à établir un rapport direct entre ces cocktails chimiques et les problèmes de stérilité ou les cancers féminins. Aux Etats-Unis, l’association des gynécologues et obstétriciens (American College of Obstetricians and Gynecologists), a produit un rapport en 2013 dans lequel elle soulignait déjà ce lien de cause à effet. Le problème est que jusqu’à présent, personne ne s’est vraiment penché sur les impacts de ces produits chimiques sur la santé des femmes.

Autant les législations peuvent encadrer les ingrédients qui entrent dans la composition des aliments, autant en matière de cosmétiques, elles sont plutôt limitées voire inexistantes. Et quand bien même l’étiquetage mentionne les molécules qui composent telle ou telle crème, les consommatrices sont peu informées de leur réelle dangerosité. En Europe, une mention supplémentaire sur les étiquettes a été apportée sur les substances (au-delà d'une certaine concentration) susceptibles de provoquer des allergies, mais ça s’arrête là. Si la presse féminine parle de ces produits à longueur de pages, c’est surtout pour en vanter leurs mérites, revenus publicitaires obligent. Sur ce coup, la corrélation magazines féminins/marques cosmétiques est plus qu’évidente. Il s’agit de vendre, le reste n’est que poudre aux yeux. Question chiffres, le marché des cosmétiques représente quelque 110 milliards d'euros, soit 3500 euros de produits de beauté et cosmétiques vendus dans le monde chaque seconde. Le bon filon en somme. Et il ne faut surtout pas relâcher la pression sur les femmes.

Car la problématique de genre est au cœur du sujet. Les injonctions qui pèsent sur les femmes à travers les discours assénés dans les représentations publicitaires ou dans les magazines féminins conditionnent largement leurs modes de consommation. Un homme, moins exposé à ces messages, utilise en moyenne 5 à 7 produits d’hygiène par jour contre 9 à 12 pour une femme. Les adolescentes, elles, sont les plus touchées avec 17 produits en moyenne chaque jour. Pour de nombreuses femmes conscientes de mettre en danger leur santé, les produits sans phtalates, sans parabène ni autre cochonnerie chimique sont une alternative. Pour d’autres, adeptes du no deo ou du no poo, il s’agit de carrément s’en passer en supprimant déodorant et shampoing. La tendance fait des émules. Et si vous trouvez que l’eau ne fait pas tout, essayez donc de mélanger du bicarbonate de soude avec du vinaigre de cidre, il paraît que le résultat donne des cheveux extraordinairement brillants.