Le 7ème congrès féministe à Montréal
- Écrit par Nathalie Brochard
Du 24 au 28 août prochain se tient à Montréal le 7ème congrès international des recherches féministes dans la francophonie. Intitulé Penser Créer Agir les féminismes, l’événement rassemble la crème de la crème des chercheurs-euses qui se consacrent au sujet. L’Université du Québec à Montréal (UQAM) accueille cette édition organisée conjointement par l’Institut de recherches et d’études féministes (IREF), le Réseau québécois en études féministes (RéQEF) et le Service aux collectivités (SAC).
Après Québec (1996), Dakar (1999), Toulouse (2002), Ottawa (2005), Rabat (2008) et Lausanne (2012), c’est donc Montréal qui va devenir le centre de tous les féminismes et de toutes les attentions le temps de ce congrès. À défaut d’être le dernier salon où l’on cause ou celui des inventions, ce grand rassemblement est l’occasion de faire le point sur ce qui se dit et se fait en matière de féminismes et sur qui le dit et qui le fait. À cet égard, le programme de ces quatre journées est extrêmement riche et varié. Selon les organisatrices «les thématiques accueillies dans le cadre du Congrès traduisent les réflexions qui traversent les recherches féministes sur le(s) genre(s)/les rapports sociaux de sexe, la différence/les différences, l’identité sexuelle/les identités sexuelles, le projet collectif vs les choix individuels, notions qui sont elles-mêmes révélatrices de la diversité des problématiques et des interprétations mobilisées dans la francophonie pour élaborer un projet féministe de société». Il est d’ailleurs intéressant de noter que dans le but de coller au plus près de réalités à la fois multiples et complexes, le congrès s’attache à une meilleure représentation de toutes les femmes. Ce défi est de taille car il recoupe la diversité des expériences des femmes traversées par plusieurs rapports de pouvoir et interpelle de fait les féministes tant d’un point de vue théorique, que d’un point de vue militant.
L’autre point fort de cette conférence porte sur les idées, les tendances et les débats féministes émergents avec un appel à contribution vers des chercheurs-euses qui questionnent autrement, ailleurs ou qui font preuve d’innovation dans leur réflexion : «L’intention est de susciter de nouveaux regards sur des questions touchant l’ordre économique, la militarisation des sociétés, l’exploitation des territoires, la division sexuelle du travail, la participation citoyenne des femmes, la perpétuation de la violence envers elles et les contrôles exercés sur leur image, leur corps, leur santé et leur environnement», comme l’expliquent les organisatrices.
l’émiliE pour sa part fera l’objet d’une intervention au dernier jour du congrès, celle d’une chercheuse neuchâteloise, Rebecca Bendjama, qui consacre sa thèse de doctorat à notre journal et plus particulièrement à son évolution depuis 2001. Intitulé «Représentations des féministes dans la revue féministe l’émiliE», l’exposé de Rebecca Bendjama s’intéresse aux regards que pose la rédaction sur les différents courants qui traverse le mouvement. A la mi-juillet, la chercheuse nous a confié «étudier les remises en question faites par des journalistes féministes sur des féministes et sur les féminismes». l’émiliE qui depuis 2001 tient à témoigner de cette diversité des idées se réjouit de voir que ses efforts deviennent sujet d’étude…
Vous pouvez télécharger le programme du congrès ici.
Photo, UQAM, l'université de Montréal.