Menace sur le planning familial
- Écrit par Nathalie Brochard
Premier centre de planning familial de Suisse, créé en 1965, alors rattaché au département de l'action sociale et de la santé (DASS), le planning de Genève intègre le Département de médecine communautaire des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) en 2002. C'est précisément ce département qui devrait subir une importante restriction de budget selon l'audit des experts mandatés par le gouvernement: ce sont les deux tiers des postes de conseillères du planning familial qui seraient supprimés.
Alors info ou intox de la part du Syndicat des services publics qui dénonce la manoeuvre ? Le Comité pour l’avortement libre et gratuit est déjà en ordre de bataille. Pour les militantes, cette coupe budgétaire signe l'arrêt de mort de la structure. Elle existera en tant que telle puisque la loi fédérale la rend obligatoire mais n'aura aucun moyen de fonctionner. Cette coquille vide ne pourra plus assumer les consultations en constante augmentation (4000 l'année dernière, dont la moitié pour des mineures) et fera ressurgir des problèmes qu'on croyait maitrisés (IVG tardives, grossesses adolescentes, décès liés aux IVG clandestines...). Ce coût social est plus élevé que les possibles 75 millions d'économies réalisables sur trois ans selon l'audit. Le Comité pour l’avortement libre et gratuit s'interroge: "Pour faire des économies, faut-il revenir au niveau et à la façon de faire d’il y a 50 ans ?"
La direction des HUG, pour sa part, dément tout démantèlement du planning familial. Les syndicats ne sont pas dupes et prévoient déjà une mobilisation.
Plus d'infos sur www.comite-alg.org