Ballon-e d'or
- Écrit par Hellen Williams
Le ballon d’or a été attribué lundi dernier à Zurich à l’Allemande Nadine Angerer. Ah bon, vous croyiez que c’était Cristiano Ronaldo ? C’est peut-être parce que Nadine, sacrée meilleure Joueuse Mondiale de la FIFA 2013, a eu moins de photos que Fernanda Lima, la présentatrice du gala (mais elle, on la prend pas dans l’équipe vu comment elle nous niquerait la pelouse avec ses louboutins). Et pourtant, Angerer a tacklé au poteau la Brésilienne du Tyresö Marta, et l’attaquante américaine du New York Abby Wambach, sans chouiner comme cette fillette de Ronaldo. Elle marque même l’histoire de la FIFA en devenant la première gardienne de but à remporter ce trophée. Sur le podium, une autre Allemande, Silvia Neid, coach de la Nazionalelf et déjà couronnée en 2010.
Verrons-nous donc enfin plus de foot féminin dans la lucarne ? Surtout que les chaînes font une affaire ! Non seulement les footballeuses perçoivent un salaire vingt fois moins élévé que leurs homologues masculins (quand elles sont payées), les droits de diffusion de leurs matches se bradent allègrement. A titre de comparaison, quand France Télévisions et Eurosport verseraient 110'000 euros pour huit matches en direct du Championnat de France de football féminin 2012, Canal+ et Al Jazeera débourseraient 510 millions d’euros pour les droits de la Ligue 1 masculine. Et si en 2012, les diffusions télé liées à la Coupe du Monde masculine ont rapporté quelques 553'397'000 dollars à la FIFA, le foot filles ne leur a rapporté «que» 7'455'000 dollars.
Pourtant, les matches de nos copines récoltent ferme du supporter ! Sur D8 en 2011, la demi-finale des mondiaux féminins entre la France et les Etats-Unis catapultait les taux d’audience à 7,9% sur une chaîne qui vacillait entre 2 et 2,5%. En 2013, sur la même chaîne, la finale de la Ligue des championnes entre Lyon et Wolfsburg attirait un 6,1% alors que la même semaine, Cyril Hanouna plafonnait à 5,4%.
Et sur la RTS ? Les Suissesses de la Nati, éliminées de l’Euro 2013, visent les Mondiaux canadiens de 2015 et figurent, quand elles ont été bien sages, dans les comptes rendus sport de la chaîne. Mais tout un match? Faut pas exagérer ! Pas de place dans la grille des programmes, pas assez de téléspectateurs-trices et de sponsors intéressé-e-s. Et pis c’est tout. Carton rouge! Les onze féminins n’allèchent pas en Suisse? Et si on leur chaussait le string des beach-volleyeuses et les louboutins de Fernanda Lima ?
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