updated 8:25 PM CEST, Apr 25, 2016

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Une pétition pour l'égalité salariale

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Force est de constater que le nouveau Conseil fédéral ne montre pas l’exemple en matière de représentation homme/femme et reste en retrait en matière d’égalité salariale. Sa proposition, actuellement en...

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Une pilule pour doper la libido féminine…

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24 heures de solidarité internationale

Le 24 avril prochain, la Marche Mondiale des Femmes organise 24 heures de solidarité internationale avec les travailleuses du monde entier. Cette date marque le triste anniversaire de la catastrophe du Rana Plaza au Bangladesh sous les décombres duquel sont mortes 1127 ouvrières textiles. Carolina Eraso de la MMF Genève revient sur les fonctionnements du système capitaliste, patriarcal et colonialiste et sur les coûts humains, sociaux et environnementaux induits.

l'émiliE: Quelle est la portée de cette action de la MMF en faveur des travailleuses?
Carolina Eraso: La Marche mondiale des femmes est un mouvement international qui existe dans différents pays du monde et qui est présent dans touts les continents.

Les 24 heures d’action féministes est un appel aux mouvements locaux qui font partie de la marche, ou qui y sont alliés, à se mobiliser entre midi et 13h de sorte de faire une action commune mondiale durant 24 heures.

Dans tous les pays du monde, là où la MMF existe, les femmes se mobiliseront pour rendre hommage aux femmes qui sont mortes suite à l’accident du Rana Plaza. Il s’agit d’une sorte de chaîne de solidarité, mais aussi, un moyen de dénoncer le système économique dominant : un système capitaliste, patriarcal et colonialiste qui exploite la force de travail des plus pauvres, et notamment des femmes, dans tous les pays du monde et en particulier dans les pays du Sud.

C'est précisément par la forme des 24 heures d’actions féministes que s’exprime la solidarité avec les travailleuses du Rana Plaza et avec les travailleuses du monde entier.


Pourquoi rendre plus particulièrement hommage aux 1127 ouvrières textiles mortes sous les décombres du Rana Plaza?
Le 24 avril 2013 plus d’un millier de travailleuses et travailleurs ont succombé lors de l'effondrement du Rana Plaza. Cet événement tragique et révoltant exprime dans son état ultime les conditions de travail et de sécurité inacceptables propres de l’industrie textile partout dans le monde.
Il nous semble important de rendre hommage à ces victimes et à leurs proches une année après cette catastrophe. Ce sont des événements que le monde ne doit pas oublier. Nous continuons à nous battre pour informer les consommatrices et consommateurs et faire changer les choses - dans la mesure de nos moyens.

Est-ce le symbole de la fracture Nord-Sud entre les femmes?
La mort des ouvrières du Rana Plaza n'est pas le symbole de la fracture Nord-Sud entre les femmes, c'est l'illustration d'une exploitation sans pitié pour extraire du profit et distribuer des dividendes aux investisseurs. Les personnes très riches et les personnes très pauvres existent dans le Nord et dans le Sud. Nous pouvons et devons agir comme consommatrices responsables mais notre influence est relative. Nous espérons contribuer dans la mesure de nos moyens à faire connaître et faire réfléchir ici sur des pratiques d'exploitation insupportables en nous appuyant sur les documents élaborés par la Déclaration de Berne, entre autres.


Croyez-vous que votre action va changer les modes de pensée et de consommation des Suissesses?
Le système capitaliste et patriarcal dans lequel nous vivons s'est développé à l'échelle mondiale. Il  provoque des désastres écologiques, se nourrit de l'exploitation des êtres humains et de la nature et favorise la violence. La Marche mondiale des femmes forme des mouvements sociaux qui visent à mettre en place des alternatives à ce système destructeur. Evidemment les chemin est encore long mais chaque pas compte et… « Tant que toutes les femmes ne seront pas libres, nous serons en marche! »

A l’heure de la globalisation, le simple fait de vivre et travailler en Suisse ne participe-t-il pas au système d’exploitation des travailleuses pauvres?
Il est très important que nous, ici en Europe, nous rappelons toujours que notre confort et notre qualité de vie est étroitement lié à l’exploitation de travail et des ressources des pays du Sud. Nous avons un passé colonialiste très chargé et pas très lointain, lequel continue à exister sous divers déguisement. C’est pourquoi nous faisons ce genre d’actions qui dénoncent non seulement le modèle économique néolibéral qui est dévastateur, mais aussi le patriarcat : deux systèmes qui se renforcent et qui sont présents partout.

Par ailleurs, la globalisation a aussi des cotés positifs. Les médias et les réseaux sociaux  sur internet nous permettent de renforcer nos mouvements sociaux, de créer de liens de solidarité entre des femmes par tout de le monde, mais aussi de faire circuler de l’information par différents moyens et pas seulement par les canaux dominants.


Que préconisez-vous pour briser ces fonctionnements?
Avoir une consommation plus consciente et si possible éthique. Certaines entreprises sont un peu plus responsables que d’autres, mais c’est vraiment très très loin d’être satisfaisant. C’est pourquoi  nous devons continuer à  faire pression sur ces entreprises pour qu’elles changent leurs modèles de production et d’exploitation de main-d’oeuvre ; la Déclaration de Berne fait fait un dès bon travail à ce niveau-là et il me semble important de la soutenir.

Photo, capture d'écran du documentaire interactif du Guardian The shirt on your back