Force est de constater que le nouveau Conseil fédéral ne montre pas l’exemple en matière de représentation homme/femme et reste en retrait en matière d’égalité salariale. Sa proposition, actuellement en procédure de consultation jusqu’au 3 mars 2016, est jugée insuffisante par les féministes et les syndicats. Bien décidé à faire bouger le gouvernement, le Groupe d’intérêts femmes d’Unia lance un appel au Conseil fédéral à travers une pétition et une vidéo virale qui circule sur les réseaux sociaux.
Cela fait 30 ans que le principe de l’égalité des salaires est inscrit dans la Constitution mais en moyenne les femmes gagnent toujours 20% de moins que leurs collègues masculins. Cette discrimination se vérifie dès l’embauche en premier emploi et se poursuit jusqu’à la retraite. On ne compte plus les actions et mobilisations à travers le pays pour obliger les autorités sinon à faire respecter la loi du moins à ouvrir les yeux sur ces violations de la Constitution. Désormais, syndicats et féministes réclament des actions concrètes.
Certain-e-s voient l’égalité salariale comme une concession voire un cadeau fait aux femmes (Noël approche !) mais la stratégie des femmes aujourd’hui c’est d’obliger les employeurs-euses à respecter la loi, d’autant plus qu’il s’agit de la loi fondamentale. A partir de là, les demandes sont très simples : vérifications dans les entreprises, adaptation immédiate des salaires en cas de discrimination, sanctions pour les entreprises qui ne se soumettent pas à la loi et tolérance zéro en matière d’inégalités salariales.
Après avoir traîné des pieds, le Conseil fédéral a fini par admettre que des mesures devaient être prises. Or, sa proposition présentée le 18 novembre 2015, actuellement en consultation, reste très peu contraignante envers les entreprises car ces dernières ne sont soumises à aucune obligation de rectifier les montants discriminés et ne font l’objet d’aucune sanction en cas de discrimination. En gros, rien ne change. Unia a donc lancé une pétition en ligne pour récolter des signatures, jusqu’en mars 2016, le temps que dure la consultation fédérale. Après ce délai, la pétition sera adressée au Conseil fédéral. Cette action est soutenue par une petite vidéo virale qui résume très bien la problématique. Aux femmes de se mobiliser pour faire pression sur le Conseil fédéral afin qu’il corrige une situation indigne d’un pays qui se dit civilisé.
Photo Unia
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L’élection du Conseil fédéral a mis fin à un suspense qui n’en était pas un : deux femmes et cinq hommes y siègeront pour quatre ans soit un recul terrible pour la représentation des femmes en politique et un mauvais signal tant en Suisse qu’à l’étranger.
Et dire qu’on y croyait à cette élection du Conseil fédéral! On se voyait vivre un de ces grands moments de l’Histoire qui nous autoriserait à crâner plus tard : « J’y étais ! ». Où ça déjà ? Ah Berne… Ben oui, pas Washington, c’était peut-être Election day le 9 décembre mais les médias du monde entier ne faisaient pas le pied de grue devant le palais fédéral de la Bundesgasse. Pas même l’émiliE qui a préféré suivre l’événement en direct sur Twitter afin de mesurer l’enthousiasme des foules.
On n’a pas été déçu-e-s. Dès potron minet, on a pu suivre l’excitation qui régnait au Stamm de l’UDC à Genève où régnait « une ambiance de folie » d’après Julien de Weck, journaliste à la Tribune. L’image parle d’elle-même : trois fans les yeux rivés à la télé murale du bistrot, attablés devant leur ristretto et un pauvre croissant. Et si le hashtag de l’auteur #ParmelinForPresident résumait bien l’idée qu’on voulait se faire de l’élection, il manquait un je-ne-sais quoi de plus grand et plus fou peut-être.
A Genève, ambiance de folie au Stamm de l'UDC pour suivre #CF2015 #ParmelinForPresident pic.twitter.com/6iKvMIdysX
— Julien de Weck (@JuldeWeck) 9 Décembre 2015
Au fur et à mesure de l’avancée de la matinée et de la réélection des conseillers-ères sortant-e-s, les corps et les esprits s’échauffent, direction le Stamm de l’UDC Vaud à Berne. Fais soif, on sort le Dézaley et un drapeau suisse, faut ce qui faut c’est jour de fête et le champion de Bursins se rapproche de la ligne d’arrivée.
Quoi de mieux que du #Dézaley en agitant un petit drapeau suisse ? C'est happy hour au stamm @UDCVaud à Berne pic.twitter.com/PMXS6mz2m1
— Mathieu Signorell (@Signorell) 9 Décembre 2015
Le suspens devient difficilement tenable : un tour, deux tours, trois tours, yyyeeeessss ! Il l’a fait ! Guy Parmelin succède à Eveline Widmer-Schlumpf. Comme le résume Christophe Schenck de la RTS : « Est élu: un homme un peu fort avec une calvitie et un costard-cravate. On vous l'avait bien dit ».
Est élu: un homme un peu fort avec une calvitie et un costard-cravate. On vous l'avait bien dit. #CF2015 #tasvulactu https://t.co/pVBn6qnHy1
— Christophe Schenk (@schenk_ch) 9 Décembre 2015
Pendant ce temps, on faisait et refaisait nos calculs 2+5, non le compte n’y était pas. Deux femmes, cinq hommes. C’est le visage du nouveau Conseil fédéral. A-t-on raté quelque chose ? Où sont les femmes ? Quid de la parité ? Quelle image donne ce gouvernement tant dans le pays qu’à l’international ? Veulent-ils passer pour des rétrogrades ? Parce que deux femmes au Conseil fédéral, ça nous renvoie en 1999 lorsque Ruth Dreifuss et Ruth Metzler en étaient. Faut-il rappeler qu’en 2003, il n’en restait plus qu’une, la socialiste Micheline Calmy-Rey qui avait succédé à Ruth Dreifuss en 2002. Quand on pense aux années 2010-2011, où elles étaient quatre à siéger, on mesure à quel point ces avancées sont fragiles. L’idée d’une stabilisation en inscrivant dans la loi le principe selon lequel les femmes doivent être représentées équitablement au sein des instances fédérales avait été balayée en 2000. En effet l’initiative lancée en 1993 suite à la non-élection de Christiane Brunner avait été recalée. Elle prévoyait notamment que chaque canton devrait élire une femme et un homme au Conseil des États, que le Conseil fédéral devrait être composé de trois femmes au minimum et que le Tribunal fédéral devrait compter au moins 40% de femmes en son sein. Non, mais tout d’un coup, tant d’égalité, ça deviendrait dur à vivre…
Du coup, on se contentera de Doris Leuthard et Simonetta Sommaruga. Deux, c’est tout. Pourtant si on compte bien, décidément ces chiffres, il y a plus de femmes en Suisse que d’hommes. Mais pour les représenter, les hommes sont là, majoritaires. Certain-e-s y trouvent à redire mais d’autres y compris des femmes jugent d’un bon œil l’élection de Guy Parmelin. Que penser de la réaction d’Adèle Thorens, co-présidente des Verts Suisse, qui déclare : « Comme Vaudoise, je ne vais pas bouder mon plaisir ». Les bras nous en sont tombés. Celle qui fustigeait violemment l’UDC dans une interview donnée au Temps en 2014, savoure la victoire de Guy Parmelin. La logique nous échappe. Mais c’est surtout la cuisine entre partis pour se mettre d’accord en coulisse sur l’heureux élu qui doit nous passer au-dessus. Petits problèmes de transparence dans les actes et de cohérence dans les discours. Néanmoins, l’ancienne chancelière Corina Casanova assurait hier devant ses petit-e-s camarades de l’assemblée « que vous êtes au service d'un des meilleurs systèmes politiques du monde ». Et ça, ça nous a rassuré-e-s.
Photo DR
Du 10 au 12 décembre prochain, la Cie Moveo de Barcelone présente à Genève deux spectacles de physical theatre, "Tu vas tomber!" et "Où suis-je quand je suis deux?", véritables moments de grâce, qui transportent le public hors du monde, hors du temps et qui, par petites touches, lui rappelle qu’il est toujours ici et maintenant. l’émiliE est allée à la rencontre de la co-fondatrice de cette compagnie, la Genevoise Sophie Kasser.
Ce jour, le soleil entre par les grandes baies vitrées de l’école, les élèves viennent de terminer leurs étirements et improvisent quelques mouvements avant que ne débute le cours de mime corporel dramatique. Sophie Kasser, co-fondatrice de Moveo, l’association culturelle qui regroupe l’école et la compagnie, nous accueille avec un grand sourire et nous fait faire le tour du propriétaire. Située dans le quartier industrieux de Poble Nou à Barcelone, l’espace se loge entre une salle de cross-fit où se pressent les hipsters de tout poil et une chocolaterie désaffectée en mal de promoteurs. Juste un peu plus loin, les ferrailleurs sénégalais de la ville convergent avec leur caddie chargé de leur précieuse cargaison de métaux récupérés en flot continu dans un ancien atelier reconverti en centre de collecte. Les deux immenses salles de danse sont souvent occupées mais les quelque 300 mètres carrés du lieu remplissent encore leur fonction pour l’instant de l’avis de Sophie Kasser.
L’histoire commence à Londres où la Suissesse rencontre Stéphane Lévy. Ils y étudient puis travaillent pendant sept ans et en 2005, une association barcelonaise leur propose une résidence de trois mois au cours de laquelle ils vont donner un cours de théâtre basé sur l’expression du corps. Devant le succès, le contrat est prolongé de six mois au bout desquels ils décident de s’installer dans la capitale catalane. «Il n’y avait rien de tel ici», explique Sophie Kasser, «les gens ne connaissaient pas ce type de théâtre». Elle raconte l’origine de la discipline fondée par Etienne Decroux dans les années 30 et poursuit en disant que «dans ces milieux-là, à cette époque, il y avait surtout des hommes qui s’opposaient à la Comédie Française, au théâtre classique et en parallèle dans le monde de la danse, à l’instar de Marta Graham, on trouvait des femmes qui avaient la même revendication contre le ballet, nous, on est au milieu». La Genevoise ne semble pas vouloir se définir avec plus de précision et opter pour un riche mélange des genres. Elle s’amuse de la catégorie «danse» dans laquelle les a rangé le jury du prestigieux prix du meilleur spectacle de la Feria International de Huesca qui réunit les professionnel-le-s de la danse et du théâtre. «Ce qui compte, c’est faire un spectacle et c’est travailler avec les gens. La technique, la catégorie dans laquelle on nous range, c’est moins important», précise-t-elle. Aujourd’hui, quel que soit leur genre, ils sont toujours là et s’apprêtent à fêter les dix ans de Moveo. D’ailleurs, elle tient à nous faire découvrir leur nouveau logo créé pour l’occasion.
Tu vas tomber, le spectacle qui a été primé est en tournée avec trois dates à Genève. ¿ Dónde estoy cuando soy dos ? (Où suis-je quand je suis deux ?, ndlr) le second spectacle de Moveo est programmé lors de chaque soirée. «Je suis partie il y a plus de quinze ans et je reviens présenter mon travail, donc forcément, je ressens une certaine pression. En espagnol, il y a ce mot illusion qui résume parfaitement bien mon état d’esprit : le plaisir est mélangé à cette pression. Et puis ça fait si longtemps que je voulais jouer à Genève, je suis très contente» reconnaît Sophie Kasser. A noter que ce deuxième spectacle qui porte un regard féministe sur la maternité rassemble une autre Genevoise, la musicienne Nathalie Cecilia. La créatrice revient sur la dramaturgie pas nécessairement linéaire, elle insiste sur les moments qu’elle cherche à évoquer. La pièce jouée à Genève en est un parfait exemple. Pour elle, «c’est d’abord un travail poétique, métaphorique. Un-e spectateur-trice peut être touché-e par une histoire sans qu’on doive lui expliquer dans le détail. La lecture est ouverte. D’où l’importance du travail des interprètes qui doivent pouvoir transmettre cette liberté». Si elle se défend de faire un théâtre politique, «parce que c’est très difficile d’arriver à quelque chose de bon niveau», elle admet que les spectacles de Moveo, école et compagnie confondues, sont aussi politiques. Au début de l’été, Éxodos, le travail des élèves sur les réfugié-e-s avant que le sujet ne fasse non-stop la une des médias avait une portée politique tout comme la réflexion sur la maternité de ¿ Dónde estoy cuando soy dos ?
Inclassables, les spectacles de Moveo surprennent par leur créativité et leur originalité captivant chaque public y compris le plus réticent et le plus cartésien. Leur passage à Genève est une occasion unique d’entrevoir un univers extraordinaire.
Photos © Cie Moveo
La Cie Moveo présente chaque soir deux spectacles:
Tu vas tomber! et Où suis-je quand je suis deux?
Théâtre des Grottes, Rue Louis-Favre 43, 1201 Genève, du 10 au 12 décembre 2015, à 20h
Réservations: [email protected]
Adultes: 25 CHF
Tarif réduit: 20 CHF
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A l’occasion du 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, plusieurs associations actives dans la lutte contre les violences sexuelles, le Canton et la Ville de Genève s’associent pour promouvoir une campagne réalisée par un groupe de jeunes femmes. Intitulée « ça veut dire non ! » cette campagne d’affichage visible du 25 novembre au 9 décembre est centrée sur la notion de consentement. Sandrine Salerno, conseillère administrative, nous en dit plus.
l'émiliE: Pourquoi soutenir ce projet en particulier?
Sandrine Salerno: D’abord parce que la Ville développe une politique de promotion de l’égalité entre femmes et hommes depuis plusieurs années et que la promotion de l’égalité passe notamment par la lutte contre les violences sexuelles et sexistes.
Ensuite, parce que la promotion de cette campagne est le fruit d’une collaboration importante et précieuse entre plusieurs institutions - le DIP, le BPEV, le Service égalité de l’Université de Genève, le Service Agenda 21-Ville durable de la Ville de Genève - et associations du réseau genevois - Slutwalk Suisse, TERRE DES FEMMES Suisse, F-Information, Viol-Secours, le Centre LAVI, le 2ème Observatoire, la FAPPO - qui sont réunies au sein d’un groupe de travail sur les violences de genre depuis la fin de l’année 2014. C’est dans le cadre des discussions au sein de ce groupe de travail que le projet de cette campagne a été présenté et que nous avons décidé de le soutenir.
Enfin parce que cette campagne a été réalisée par un groupe de jeunes femmes, collégiennes au moment de sa conception. Ces jeunes femmes souhaitaient non seulement adresser un message de sensibilisation, mais aussi apporter leur soutien aux victimes de viol. Elles souhaitaient que cette campagne puisse être diffusée le plus largement possible. La Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes du 25 novembre nous a semblé être l’occasion de les soutenir, de relayer leur message et de saluer leur mobilisation ainsi que leur engagement. Car il faut du courage pour dénoncer non seulement les violences sexuelles, mais aussi le sexisme, les préjugés et les messages culpabilisants qui sont encore trop souvent adressés aux femmes lorsqu’elles sont victimes de violences.
Le message didactique ("ça veut dire non") s'adresse d'abord aux jeunes
hommes, c'est un parti pris ?
La campagne s’adresse en priorité aux jeunes, car elle a été pensée par des jeunes. Le message est double : il s’adresse d’une part aux jeunes femmes, pour les encourager à affirmer leur droit à disposer de leur corps et, d’autre part, aux jeunes hommes, pour les responsabiliser et les faire réfléchir à la notion de consentement.
Ceci étant, il me semble que le message de cette campagne dépasse le cadre des relations entre jeunes et est tout à fait pertinent pour rappeler à l’ensemble de la population que les violences faites aux femmes sont inacceptables, que la responsabilité d’un viol incombe toujours à son auteur et non à sa victime et qu’il est de la responsabilité de chacun-e de s’assurer que sa ou son partenaire est consentant-e, en toutes circonstances.
Cette campagne est aussi l’occasion de rappeler que les violences faites aux femmes sont ancrées dans la persistance de rapports de pouvoir inégalitaires entre les femmes et les hommes ; que la majorité des auteurs de ces violences sont des hommes ; et que contrairement aux idées reçues, la plupart de ces violences ne sont pas commises par des personnes inconnues des victimes, mais bien par des hommes de leur entourage. D’où l’importance de s’adresser aux hommes, de les sensibiliser à la notion de consentement et de rappeler certains messages fondamentaux.
135 affiches en ville, n'est-ce pas une goutte d'eau dans une lutte
incessante?
La lutte contre les violences faites aux femmes représente en effet un combat incessant et nécessite des actions en profondeur et à long-terme. Mais il est aussi important, à intervalles réguliers, de rappeler publiquement quelques messages fondamentaux. Cette campagne sera non seulement présente dans les rues de Genève, mais également diffusée grâce à nos partenaires dans les établissements scolaires du post-obligatoire ainsi qu’à l’Université de Genève.
J’insiste par ailleurs sur le fait que cette campagne n’est pas une action isolée, mais qu’elle s’inscrit dans un continuum d’actions menées par la Ville et/ou ses partenaires à Genève. La campagne accompagne ainsi un certain nombre d’événements – conférences, ateliers, exposition, etc.- qui ont lieu à Genève à l’occasion du 25 novembre et qui sont notamment mis sur pied par les institutions et associations genevoises. L’association Viol-Secours organise par exemple ses 30 ans les 26, 27 et 28 septembre, avec une pièce de théâtre, une exposition et des ateliers sur le consentement (voir notre article,ndlr). Ce projet est d’ailleurs soutenu par le Service Agenda 21-Ville durable.
De nombreuses actions ont lieu autour du 25 novembre parce qu’il s’agit d’une date symbolique. Mais le travail des associations et institutions genevoises contre les violences faites aux femmes se poursuit toute l’année. En ce qui concerne la Ville de Genève, celle-ci apporte notamment son soutien depuis plusieurs années à des associations genevoises qui luttent contre les violences de genre.
Selon vous, les autorités sont-elles suffisamment actives sur les réseaux sociaux pour sensibiliser directement les jeunes?
La Ville de Genève utilise largement sa page facebook pour relayer ces campagnes d’information et toucher un public aussi large que possible. Nous comptons également sur les jeunes conceptrices de la campagne pour relayer l’information dans leurs réseaux, y compris leurs réseaux sociaux. Et puis, comme je l'ai dit avant, la campagne sera diffusée dans les établissements scolaires du post-obligatoire ainsi qu’à l’Université de Genève.
La politique de promotion de l'égalité menée par la Ville
depuis 2007 produit-elle ses fruits?
La Ville développe une politique de promotion de l’égalité qui s’inscrit dans une vision à long terme. Nous promouvons une ville durable, dans laquelle chacun-e peut vivre et se réaliser sans discrimination, quel que soit son genre, son origine ou encore son orientation sexuelle.
Cette politique de l’égalité s’articule autour de deux volets : l’un qui touche à la réalisation de l’égalité professionnelle au sein de l’administration municipale, et l’autre qui porte sur la promotion de l’égalité entre femmes et hommes sur le territoire de la Cité.
Au sein de l’administration municipale, un règlement a été adopté en 2009 pour la réalisation de l’égalité entre femmes et hommes et sa mise en œuvre se poursuit depuis lors. Des mesures spécifiques en matière de recrutement ainsi que des actions en matière de formation et de sensibilisation des cadres et du personnel ont notamment été mises en place. Des progrès importants ont été constatés, par exemple en ce qui concerne l’accès des femmes à des postes à responsabilité.
En matière de promotion de l’égalité auprès des habitant-e-s de la Ville, de nombreuses actions de sensibilisation ont été mises en place depuis 2007 pour promouvoir une réflexion sur les stéréotypes et les discriminations de genre, et encourager un changement des pratiques et des représentations : campagnes de sensibilisation, semaines de l’égalité, tables-rondes, ateliers, publication de pistes de lecture non-stéréotypées, participation à la Journée Futur en tous genres, etc. De nombreux projets associatifs sont également soutenus et les contacts au sein des réseaux locaux, nationaux et européens se multiplient. Un travail important est également mené pour intégrer progressivement les enjeux d’égalité de manière transversale dans les politiques publiques de la Ville, telles que le sport, la jeunesse ou encore l’enfance.
La promotion de l’égalité entre femmes et hommes est un travail de longue haleine, qui nécessite des actions à tous les niveaux de la société et dans tous les domaines. Elle oblige à remettre en question des rapports de pouvoir inégalitaires fermement ancrés dans notre société. Même si les progrès sont nombreux depuis quelques décennies en Suisse, une marge de progrès importante persiste encore et l’expérience montre que nous ne sommes jamais à l’abri de retours en arrière. C’est pourquoi il est essentiel de continuer les efforts en matière de promotion de l’égalité, à tous les niveaux, et notamment au niveau de la Ville.
Photo, visuel de la campagne "ça veut dire non"